Le vignoble du Château Coufran est situé au Nord de Saint-Seurin-de-Cadourne, commune voisine de Saint-Estèphe dans le canton de Pauillac. Il s’étend sur une colline dont le haut culmine à 21 mètres d’altitude. D’un seul bloc de 76 hectares, il est planté sur des sols composés majoritairement de belles graves et d’argiles.
Une histoire de famille
Originaire du Tarn et Garonne, la famille Miailhe s’établit à Portets dans les Graves puis à Bordeaux. Connus comme courtier en vin ; le premier à entrer dans cette profession fut Elie, nommé Courtier Royal par lettre patente en 1793 (source bibliothèque départementale). Le bureau de courtage du même nom ne vit seulement le jour qu’en 1818 (source familiale). Des générations successives exercèrent cette profession sans discontinuité. Jean Miailhe fut le dernier à vivre de cette activité qu’il arrêta en 1970. Le premier membre de la famille Miailhe à devenir viticulteur dans le milieu du 19ème siècle fut Frédéric (Château Siran) par un hasard de sa vie privée : son mariage. Plus tard, pendant les grandes crises viticoles des années 1920 à 1950, ses deux fils Louis et Edouard complétèrent leur activité de courtier en investissant dans d’autres crus médocains. Depuis la vente de Pichon Comtesse par May Eliane de Lencquesaing (fille d’Edouard), le dernier viticulteur de cette branche familiale est son neveu Edouard Miailhe à Siran. Pour les descendants de Louis, seul son fils Jean est resté dans la viticulture à Coufran puis à Verdignan. Depuis les années 80, ses deux enfants Marie Cécile Vicaire et Eric Miailhe ont pris le relais.


L'histoire du château
Le pigeonnier remonte à l’époque de l’ancien régime et déjà dans les archives de l’Abbé Baurein datant du 18eme siècle, il était évoqué la maison noble de « Cousran ». De nombreuses familles s’y sont succédées mais la plus connue est certainement celle du Baron de Brane surnommé le « Napoléon des vignes » qui va imposer le Cabernet en Médoc comme le cépage principal. C’est après la révolution que Jean-Valère Cabarrus, armateur et négociant déjà propriétaire de prestigieux domaines viticoles fait l’acquisition du Château Couffran. Fin 19eme, la famille Célérier négociant à Bordeaux profite du rayonnement des vins de Bordeaux et du développement économique viticole pour investir dans le vignoble Médocain en achetant Couffran. Ils décident aussi de faire de grands travaux dans le Château pour lui donner son architecture définitive. L’acquisition par Louis Miailhe en 1924 est une étape importante pour ce cru. Louis Miailhe décide alors de l’orthographe définitive de «Coufran». Il débute un gros travail de restructuration du vignoble pour planter majoritairement du Merlot Noir, cépage plus rond et charmeur, fortement plébiscité à cette époque.
Les vins
L’enherbement des sols, l’effeuillage d’après floraison et les vendanges négatives permettent une maturation des grappes dans les meilleures conditions. «Les vendanges se font ainsi « à la carte », toujours les Merlots en premier puis les Cabernets plus tardifs.» Cette période leur demande beaucoup d’attention et de précision car ils doivent veiller à optimiser la qualité de leur récolte en regroupant par cépage les différentes nuances de qualité (terroirs et âges des vignes). La vinification s’effectue selon la méthode traditionnelle Bordelaise dans des cuves inox contrôlées par un système de régulation des températures. Le travail des cuves (remontages, pigeage, délestage...) et la durée de macération sont déterminés en fonction des caractéristiques de chaque millésime et surtout du type de vin recherché. À l’issue des fermentations alcoolique et malolactique, différentes dégustations de sélection sont effectuées avant l’assemblage définitif du 1er vin réalisé en décembre par l’œnologue-conseil Mr Eric BOISSENOT. Seul 2/3 de la production sera retenu pour le 1er vin. Ceci dans le souci de faire s’exprimer au mieux leur encépagement si atypique à Coufran et de produire un grand vin de garde qui se situe chaque année dans le haut de gamme de l’appellation. L’élevage en barriques se fait pendant 12 mois avec un renouvellement en bois neuf par 1/4 chaque année (uniquement en chêne français). A l’occasion du collage, au printemps de la deuxième année, intervient un dernier assemblage pour s’assurer que le Grand Vin mis en bouteille soit parfaitement homogène. Les bouteilles sont ensuite stockées dans un local climatisé pour optimiser leur vieillissement et permettre de fournir à la clientèle des vins prêts à boire parfaitement conservés.

